Le projet EFOR
A PROPOSVision : Le projet aspire à une Tunisie où les femmes en milieu rural soient des
actrices clés du développement durable, bénéficiant d'une égalité réelle dans l'accès
aux ressources, aux opportunités économiques, et aux processus décisionnels. EFOR
vise à transformer les structures sociales et économiques pour promouvoir une
société plus juste et résiliente.
Mission : Notre mission est de renforcer l'autonomie des femmes en milieu rural en
soutenant des initiatives qui promeuvent l'égalité des sexes, la résilience climatique,
et le développement économique inclusif. Nous travaillons en étroite collaboration
avec les communautés locales, les organisations de la société civile, et les institutions
publiques pour créer des conditions propices à l'émancipation des femmes et à
l'amélioration de leurs moyens de subsistance.
Le secteur agricole représente l’un des piliers les plus importants de l’économie tunisienne, contribuant à 17 % du PIB national et employant environ 16 % de la population active. Dans ce secteur de poids économique et social très important, la place des femmes est prépondérante particulièrement dans la sécurité alimentaire : celles en milieu rural fournissent 85 % des produits alimentaires et jouent ainsi un rôle prépondérant dans la création de richesse et la contribution à la sécurité alimentaire.
Cependant elles restent toujours défavorisées par rapport aux hommes en termes d’accès aux financements, aux services publics, aux marchés, aux crédits, le manque de mobilité et de choix, l’accès à l’information, l’éloignement des postes de décision, les possibilités de participation à la vie sociale et économique, le chômage, etc.
Au troisième trimestre de 2020 le taux de chômage pour les hommes était de 13,5% alors qu’il était de 22,80 % pour les femmes. En 2015, Un cinquième des femmes (soit 19,3%) disposent d’une source de revenu propre contre 60% pour les hommes.
Le travail agricole des femmes est pour l’essentiel dans le cadre d’exploitations familiales, en tant qu’ « aide familiale » (c’est-à-dire du travail familial non rémunéré) pour une production vivrière et/ou commerciale. Par ailleurs, seulement 5% de la population des promoteurs de projets agricoles sont des femmes, 8.2% sont des exploitantes agricoles et seules 4 à 6% parmi les entrepreneures agricoles détiennent des titres de propriétés foncières. En outre, la participation des agricultrices dans les structures professionnelles agricoles de base demeure toujours plus limitée par rapport à celle des agriculteurs, et elles sont encore victimes de nombreuses discriminations et stéréotype de répartitions sexuée des taches et des rôles à l’intérieur comme à l’extérieur de ces OPA en plus de la pandémie de Covid-19 qui a durement frappé l’économie tunisienne, aggravé le chômage, en particulier chez les femmes et engendré une situation économique et sociale fragile.
En Tunisie, les femmes en milieu rural sont en général organisées en structure professionnelles agricoles (GDA, SMSA). Ces structures professionnelles sont techniquement sous encadrement et appui technique des CRDA / Arrondissement d’appui aux femmes en milieu rural (liés organiquement au BAFR) et sous tutelle des autorités locales (Le gouvernorat).
Les GDA constituent des associations à statut particulier et spécialisées dans le domaine de développement agricole et de la pêche. C’est un groupe d’agriculteur-trices, d’un même secteur géographique. Les GDA sont en charge de la protection, de la rationalisation et de la sauvegarde des ressources naturelles, etc. Ils prennent le relais des activités d’encadrement des adhéren-tes ; diffusion de techniques améliorant la productivité ; amélioration des systèmes de parcours et d’élevage dans le domaine de l’agriculture et de la pêche. Ils aident aussi à l’apurement des situations agraires.
Les SMSA sont définies comme étant des sociétés à capital et actionnaires variables constituées par des personnes physiques et / ou morales exerçant une activité d’exploitation agricole, de pêche ou de prestation de services agricoles dans la zone d’intervention de la société. Les SMSA sont alors des coopératives qui exercent leurs activités dans le domaine des services liés à l’agriculture et à la pêche.
Depuis 2011, et par le biais du BAFR principalement, plus d’une centaine de groupements professionnels agricoles féminins (GDA + SMSA) ont été créés sur tout le territoire national. Le MFFEPA contribue aussi à la création de ces structures en plus de certaines ONG.
Le projet EFOR est structuré en trois composantes principales, chacune ciblant un niveau différent d’intervention pour maximiser l’impact global du projet.
Composante 1 : Sensibilisation, normes sociales et engagement des communautés
La composante 1 vise à déconstruire les stéréotypes de genre qui limitent les opportunités des femmes en milieu rural. Elle inclut un diagnostic participatif pour identifier les contraintes locales, suivi de l’élaboration d’activités de sensibilisation en partenariat avec des OSC locales. Ces activités, telles que la création d’espaces de socialisation sécurisés et des campagnes de sensibilisation, visent à changer les perceptions sur les femmes rurales et à les intégrer davantage dans la gouvernance locale, tout en revalorisant leur statut au sein des communautés.
Composante 2 : Promotion d’une agriculture féminine écologique, sociale et solidaire
La composante 2 vise à consolider les organisations professionnelles agricoles féminines en les transformant en structures durables de génération de revenus. En partenariat avec le MARHP, un diagnostic complet identifie les besoins en formation, en équipements, et en renforcement organisationnel, avec un accent sur l’adaptation au changement climatique. Le projet offre un accompagnement continu pour soutenir la transition vers des pratiques agricoles résilientes et faciliter l'accès aux marchés locaux, nationaux, et internationaux.
Composante 3 : Capitalisation, politiques publiques et renforcement institutionnel
La composante 3 se concentre sur le renforcement institutionnel et l’intégration du genre dans les politiques de développement agricole. Elle vise à identifier et combler les besoins en renforcement des capacités des ministères partenaires sur le genre, le changement climatique, et le suivi-évaluation, et le leadership, tout en soutenant la mise en œuvre de politiques publiques sensibles au genre.
20 RUE IBN NAFIS-SOPIC BUILDING, ZI KHEIREDDINE, 2015